De nombreux logis ou manoirs jalonnaient autrefois les lisières
du Marais, des rives de Bois-de-Cené et Châteauneuf jusqu'à celles du Pays de de
Monts.
Presque tous ont disparu, ruinés
par les ans ou incendiés par les colonnes infernales de 1794. Il ne
subsiste plus guère que la Belle-Chaussée et, sur l'autre rive de
Saint-Gervais, la Bonnetière, la seule construction de la région,
peut-être, qui mérite le nom de château.
On ne sait au juste à qui en attribuer la construction d'autant
qu'il fut restauré et remanié à plusieurs reprises, mais ses parties les
plus anciennes sont incontestablement l'oeuvre des Gabory, qui en
furent les seigneurs depuis le début du XVIe siècle jusque vers le
milieu du XVIIIe.
Le château est toujours entouré
de ses douves : il possédait jadis une chapelle qui disparut, pour cause
de vétusté sans doute, dans le courant du siècle dernier.
On dut abattre aussi, pendant
l'hiver 1929-1930, un orme géant placé dans la cour d'honneur, devant la
grille, dont les nombreuses branches mortes constituaient un véritable
danger et qui, suivant la tradition, avait été planté par Henri IV
lui-même lorsque, venant assiéger le château de Beauvoir, à l'automne de
1588, il coucha à la Bonnetière.
Les belles avenues tracées par les Montaudouin, qui rayonnent
autour du château, la haute futaie de chênes et de hêtres qui le protège
du vent d'Ouest, ses gîtes et ses bois font vraiment de la Bonnetière
l'un des plus jolis sites de la contrée.
Photos © Ch + AM jun 2019, reproduction interdite sans autorisation